Ce jeudi soir, 25 élèves du MLK ont eu la possibilité de participer au « RDV Africadoc » à l’Institut Français pour visionner deux documentaires réalisés par de jeunes réalisateurs burkinabés prometteurs : Delphine Yerbanga et Kiswensida Parfait Kaboré. Arrivés en avance, les enfants se sont promenés aux alentours et ont eu la chance de pouvoir se faire photographier devant l’hôtel de ville illuminé de Ouagadougou grâce à la « complicité » bienveillante des éléments de la police municipale.
« Entre nous » de delphine Kaboré nous interpelle sur la condition féminine en Afrique. Elle va à la rencontre des femmes avec qui elle partage des histoires de femmes. Dans une conversation entre femmes, elle s’interroge dur les violences qui leur sont faites…
« Demain l’Afrique de Kiswensida Parfait Kaboré interpelle la jeunesse africaine sur son rôle dans le développement du continent. « Honte à celui qui ne fait pas mieux que son père » disait Thomas Sankara. Le réalisateur, présent à l’université Gaston Berger de St-Louis au Sénégal, en profite pour mener une réflexion dans ce sens avec ses amis africains de l’université. Entre échanges et analyses des crises en Afrique, ils expriment leur volonté de faire mieux que leurs aînés !
Un débat a été organisé suite à la projection de ces deux documentaires et les échanges se sont rapidement montrés passionnés. Nos élèves ont été frustrés de devoir quitter la salle sans pouvoir poser leurs questions. Face au réel intérêt manifesté lors de cette soiréee et aux échanges passionnés dans le bus au retour sur Ziniaré, nous avons pris contact avec les réalisateurs, pour essayer d’organiser à la rentrée de janvier une projection pour l’ensemble des élèves du collège, suivi d’un débat qui s’annonce passionné et passionnant !
_________________________________________________________________________________
Paroles aux élèves
« Entre nous »
Dans ce film, la réalisatrice, Delphine YERBANGA, nous démontre la valeur de la femme et aussi ses souffrances. En Afrique, ainsi que dans d’autres continents, les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs. Elles font tout à la maison : elles font les travaux ménagers, font la cuisine, prennent soin de leur mari et de leurs enfants. Pourtant ceux-ci ne les remercient jamais. Ils ne se rendent pas compte que sans la femme, une maison n’est pas une maison mais plutôt un dortoir.
En plus de faire tous les travaux de la maison, elles font souvent de petits commerces parfois dans les marchés où elles font la coiffure sous un hangar pour survenir aux besoins de la famille et cela est parfois très difficile.
En résumé, la femme est le centre du foyer mais est souvent brutalisée par son conjoint sous prétexte que c’est lui qui domine sur elle. En voyant cela, les enfants en grandissant ont cette idée de la femme dans leur tête.
Aussi, nous voulons nous appuyer sur un sujet très choquant qui nous touche beaucoup : celui du mariage forcé qui se pratique le plus souvent en Afrique. Cela est l’acte d’unir deux personnes qui ne s’aiment pas sans leur avis et beaucoup de filles sont victimes de cet acte pour plusieurs raisons :
– le respect des coutumes
– le remboursement d’une dette ;
– la volonté de tisser des relations entre familles.
Cela cause beaucoup de risques tels que les grossesses précoces, les suicides et parfois même la folie.
Alors unissons nous et sensibilisons les hommes car les femmes ont droit à plus d’affection et à plus de considération.
Grâce, élève de 5° et Rakiéta, élève de 4°
« Demain l’Afrique »
Les Africains pensent que le développement se résume à l’indépendance et à la dignité. Des leaders comme : Patrice Lumunba, Kwame N’Krumanh, Amed Sékou Touré, Léopold Sédar Senghor, Thomas Sankara ont lutté pour le développement de l’Afrique. Selon leur analyse, l’éducation est la clé du développement. S’il n’y a pas d’éducation, pas de développement. Selon Patrice Lumumba « ce n’est pas l’argent qui crée le progrès, c’est l’homme qui crée le progrès ». L’Afrique doit s’unir et produire ce dont elle a besoin. Ce ne sont pas les capitaux mendiés qui développent l’Afrique mais le travail des Africains eux-mêmes. Les Africains doivent changer de mentalité afin de comprendre que la main qui donne est toujours au-dessus de la main qui reçoit. Le développement a pour but, l’amélioration des conditions matérielles et morales de la vie des hommes. Thomas Sankara déclarait : « malheur à celui dont le pied est figé » et « honte à celui qui ne fera pas mieux que son père ». Ces paroles nous interpellent. Nous devons lutter pour la paix et le développement dans notre continent. Nous ne devons pas nous contenter de ce que les autres produisent. Nous ne devrons pas travailler pour remplir nos poches mais pour contribuer au développement de notre nation.
Souleymane et Abdulaye, classe de 4ème