Ce jeudi 10 janvier 2010, nos élèves attendent avec impatience toute l’équipe de l’association Africadoc. Cette association composée de jeunes réalisateurs africains milite pour la promotion du cinéma documentaire, un genre cinématographique bien peu soutenu et encouragé sur le continent. Depuis la projection à l’Institut Français de deux documentaires réalisés par Parfait KABORE et Delphine YERBANGA, les élèves participants n’ont pas caché leur frustration de ne pas avoir pu participer au débat ayant suivi la séance. Les discussions se sont pourtant poursuivies de manière passionnée dans le bus sur le chemin du retour vers Ziniaré et tard dans la soirée avec les autres pensionnaires. Voyant l’impact provoqué par ce cinéma militant, j’ai pu prendre contact avec les responsables de l’association et les réalisateurs qui ont accepté avec joie de passer un après-midi au MLK.
Après un repas partagé avec nos élèves au réfectoire et une rapide présentation de nos deux jeunes réalisateurs burkinabés, la centaine de personnes présentes ont pu assister à la projection d’«Entre nous» de Delphine KABORE. (Voir article du 12 décembre 2012)
Dans son film, Delphine pose la question de la condition de la femme en Afrique, un sujet vraiment prégnant pour nos élèves, notamment pour ceux issus des villages. Elle a conduit d’une main de maître le débat passionné qui s’en est suivi et a réussi à canaliser la virulence des débats. Les arguments s’enchaînaient montrant la nécessité de continuer à travailler à l’émancipation de la femme en Afrique, une émancipation qui passe forcément par l’accès à l’alphabétisation et à l’éducation.
Il a fallu couper de manière arbitraire les débats pour passer à la projection du second film intitulé « Demain l’Afrique » de Parfait KABORE. Parfait interpelle la jeunesse africaine sur retard de développement de l’Afrique et lui demande de réfléchir aux solutions à apporter. (Voir article du 12 décembre 2012) Les élèves ont pu proposer leur analyse et des pistes de réflexion capables, selon eux, de permettre au continent de rattraper son retard. Là encore les débats furent si passionnés que les adultes eux-mêmes n’ont pu s’empêcher d’intervenir avec enthousiasme au point qu’un joyeux brouhaha a fini par s’installer parfois. Petits et grands ont pu voir encore une fois l’importance d’apprendre à écouter l’autre même quand son avis diverge diamétralement du nôtre !
La nuit est venue nous rappeler que nos invités devaient rentrer sur Ouagadougou mais, même après avoir quitté la salle, les élèves ont continué à entourer les réalisateurs et à débattre dans la cour. Toute l’équipe d’Africadoc a été agréablement surprise par la qualité des débats et la maturité de nos élèves. Face au succès de cette opération, un projet de collaboration est à l’étude pour l’année prochaine.
Un grand merci à ces jeunes réalisateurs talentueux qui ont su transmettre leur passion à leurs jeunes frères et sœurs du MLK !